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Avant la réunion annuelle du Ster’Agor avait lieu la saison des grandes chasses. Les récoltes avaient été engrangées dans des silos enterrés où l’on avait entassé de lourdes jarres d’argile. Elles contenaient des grains d’orge, de la farine de blé, des fruits confits dans du miel sauvage, du poisson et de la viande séchés et fumés, des laitages fermentés, des fruits secs, comme les noisettes ou les châtaignes. Des œufs de poules et de canards sauvages avaient été enfouis dans du sable. On ne savait jamais combien de temps durerait l’hiver. Malgré toutes les précautions, la famine était courante. Il faudrait alors abattre certains animaux du troupeau, voire des chiens. Mais ils n’apporteraient pas les forces nécessaires à la vie contenues dans les plantes fraîches. Lorsque les grands froids se prolongeaient, il était fréquent que les gencives saignent, que les dents tombent. Les plus âgés et les plus faibles mouraient, quelquefois peu de jours avant l’arrivée du printemps salvateur.
C’est pourquoi il fallait accumuler un maximum de provisions, creuser de nouveaux silos, et chasser un gibier abondant.
Jehn avait appris de son père qu’il était préférable d’abattre les vieux mâles plutôt que les femelles, qui avaient en charge leur portée de l’année. Si l’on voulait que les petits survivent et se reproduisent à leur tour, il fallait épargner la vie de leur mère. D’ailleurs, la chasse aux mâles était plus attrayante que celle des femelles. On devait les filer parfois une journée entière avant d’isoler l’animal dans un ravin sans issue et de l’abattre. On piégeait également toutes sortes d’animaux à fourrure, loutres, martres, lièvres, lapins, qui pullulaient dans la région. Les femmes se hâtaient de dépecer et découper la viande en tranches larges. On la mettait ensuite à fumer ou à saler dans un sel d’une couleur grisâtre, que l’on tirait de l’eau de l’Océan grâce à des fours à augets, creusés à même la terre.
Mais la chair n’était pas la seule richesse que les animaux offraient à la tribu. De leurs os, on taillait des manches de poignards, des aiguilles à coudre, des harpons pour les pêcheurs. Avec leurs dents on fabriquait des bijoux. Les bois des cerfs, fixés à des perches, permettaient de ratisser la terre où l’on semait les graines délicates. Dans le cuir des aurochs, de la laine des moutons ou des chèvres, on taillait des habits chauds. Les artisans de Trois-Chênes comptaient parmi les plus habiles. Et ils n’étaient pas peu fiers de savoir que leurs vêtements habillaient des chefs de tribus lointaines, situées bien plus au sud et à l’est, grâce aux voyageurs qui assistaient chaque année au Ster’Agor.
Car la nation ne vivait pas en autarcie. Au-delà de son territoire, les pistes menaient vers d’autres contrées, avec lesquelles elle entretenait des rapports courtois, basés sur le commerce.
Vint enfin le jour du départ. Chaque membre de la tribu avait chargé son traîneau de tout ce qu’il pouvait emporter. On avait attelé les chiens. Les patins larges, taillés dans du bois de chêne, étaient à même d’affronter les pires cahots de la piste[9]. Myria avait pris place sur le traîneau, juchée sur les ballots de marchandises. Elle éclatait de rire à chaque bosse de la piste, imitée par les autres jeunes femmes de la tribu qui accompagnaient leurs époux.
Le voyage dura près de trois jours. Le Ster’Agor se situait en effet au-delà du village du kheung. Une nouvelle fois, on traversa la Khor’ach à l’aide du grand radeau, qui ne désemplissait pas. Plusieurs tribus de l’Ouest devaient l’emprunter pour gagner l’autre rive, occasionnant un superbe embouteillage de traîneaux, mais aussi de joyeuses retrouvailles.
La nuit, on dormit à la belle étoile, emmitouflé sous les fourrures épaisses, car le temps était froid, et annonçait un hiver précoce.
Mais la période du Ster’Agor était toujours judicieusement choisie par les man’shas, grâce aux messages délivrés par les pierres levées. À cette époque, il se produisait toujours un réchauffement de la température, qui durait environ trois jours. Comme un sursaut de l’été enfui. Les frondaisons des arbres s’étaient parées de couleurs extraordinaires, variant du pourpre au jaune d’or, en passant par toutes les nuances du brun et de l’or. Mais déjà, sur les pistes, s’étalait un épais tapis craquant de feuilles mortes.
Khallas, une nouvelle fois, ne s’était pas trompé. Le soleil, un soleil jaune et trouble, était au rendez-vous lorsque la tribu des Loups parvint sur le Ster’Agor. Myria éprouva un moment d’angoisse. Jamais encore elle n’avait vu de foule aussi importante. Au cœur d’une clairière immense, non loin de l’Océan, le long de la grande rivière qui se jetait dans le golfe, une forêt de tentes de peaux avait été dressée. Il y en avait de toutes tailles et de toutes couleurs. Sans doute plusieurs centaines.
Peu à peu, les appréhensions de Myria s’apaisèrent. La présence de son géant de mari la rassurait. Il dépassait tous les autres de sa stature impressionnante. Et surtout, il régnait dans le quartier où ils s’étaient établis une ambiance joyeuse et bon enfant. Jehn la présenta ainsi à des hommes qu’elle ne connaissait pas, comme ce Fraïn, chef du clan des Renards. Chacun s’extasiait sur sa beauté et sa fraîcheur, ce dont elle ne fut pas peu fière.
Elle s’aperçut très vite que les hommes présents n’étaient pas tous originaires de la nation. Certains avaient le teint plus sombre ; d’autres avaient les cheveux blonds ou roux, et la peau d’un blanc laiteux. Ils savaient à peine parler. Ou plutôt, ils utilisaient entre eux un langage incompréhensible, tantôt chantant, tantôt rocailleux. Elle finit par comprendre qu’ils arrivaient de pays très différents. Aalthus lui expliqua que ces voyageurs, des nomades pour la plupart, vivaient de trocs entre les nations. Ils venaient parfois de si loin qu’on avait peine à croire ce qu’ils racontaient. Ainsi, certains prétendaient qu’il existait des montagnes bien plus élevées que celles de l’Intérieur, si hautes que les hommes ne pouvaient les franchir, et constamment recouvertes de neige, même à la saison chaude.
Les hommes de la Petite Mer accordaient peu de crédit à de telles fables, mais aimaient les écouter. Et surtout, les voyageurs apportaient toujours avec eux quantité d’objets insolites, bijoux, outils, instruments de musique étranges, peaux et fourrures d’animaux inconnus, de même que des graines de plantes nouvelles que les plus audacieux des cultivateurs se hasarderaient à semer. Il y avait parmi eux des artisans adroits avec lesquels on échangeait des techniques.
La multitude des langages ne constituait pas un obstacle. Au fil des générations, il s’était instauré un curieux dialecte à base de gestes et de mimiques que tout le monde comprenait.
Parfois, un clan de nomades, séduit par le pays, demandait le droit d’asile au kheung. Il était rare qu’il soit refusé. Quelquefois, l’inverse se produisait. Chaque année, de jeunes femmes ou de jeunes hommes quittaient ainsi la Petite Mer pour suivre les nomades sur la Grande Piste. Le Ster’Agor était toujours l’occasion de mariages mixtes.
C’est dans cette ambiance tumultueuse que Myria et Jehn dressèrent leur propre tente, et exposèrent les peaux et les fourrures qu’ils devaient échanger contre des outils et toutes sortes d’objets inconnus. Le sourire et la gaieté de la jeune femme attirèrent beaucoup de clients. Le commerce était essentiellement fondé sur le troc. On échangeait une peau contre un outil, une hache contre un lot de pierres brutes. Mais il existait aussi une monnaie de référence, symbolisée par des coquillages. Toutefois, nombre de participants se méfiaient de ce système auquel ils ne comprenaient pas grand-chose.
Dès le premier soir, Myria accompagna Jehn pour le festin que le kheung offrait à ses sujets. Comme le fit remarquer le vieil Akhoun, cela ne lui coûtait pas bien cher, puisqu’il prélevait son tribut sur tous les échanges pratiqués lors du Ster’Agor. Le repas serait donc payé par les participants. Mais c’était une occasion pour affirmer l’unité de la nation de la Petite Mer.
De longues tablées avaient été dressées en plein air. Sur des feux grillaient quantité d’animaux. Une odeur de chair rôtie et de bière au miel baignait les convives. Selon la tradition, les membres de la tribu devaient se séparer, afin de pouvoir bavarder avec tous, favoriser les contacts, les échanges. Entraînés par des hommes de la tribu d’Her-Lann, Jehn et Myria se retrouvèrent ainsi installés à une table où une troupe d’individus hirsutes faisaient déjà franche ripaille. L’un d’eux était presqu’aussi grand que Jehn. Il avait abusé de la zahaat et d’un alcool fort tiré de pomme fermentée, le kahaly. Il fixa longuement Myria, puis déclara :
– Par le ventre de Leh’ness, voilà la plus jolie fille que j’aie jamais rencontrée.
Myria, gênée, détourna les yeux. L’homme ne lui plaisait pas. Et cette manière qu’il avait de planter son poignard dans la table au moindre prétexte l’effrayait. Elle regarda Jehn, qui ne dit mot.
– Holà, toi ! Oui, c’est à toi que je parle, la fille ! Veux-tu boire avec nous ?
– Jehn est mon compagnon, répondit la jeune femme. Je ne bois pas de zahaat.
– La mignonne ne boit pas de bière ? Mais comment l’as-tu donc dressée, chasseur ? Chez nous, les femmes obéissent aux hommes !
– Pas chez les Loups, rétorqua Jehn, mal à l’aise. Les femmes sont libres.
L’autre émit un rire qui ressemblait à un grognement.
– Ta femme est belle, chasseur. Et la mienne se fait vieille. Elle perd ses dents. C’est une beauté comme ça qu’il me faudrait. Combien en demanderais-tu ?
– Je ne comprends pas !
– Il ne comprend pas ! Espèce de sot ! Je te propose de t’acheter ta femme, Ignores-tu qui je suis ?
– Tu vas me le dire !
– Je suis Naam’hart le Fort, chef de la nation des Aurochs. Je suis très riche, chasseur. Et je veux t’échanger ta femme contre… disons, un troupeau d’une dizaine de chèvres, auquel j’ajouterai deux aurochs femelles pleines. Alors, qu’en dis-tu ?
– Dans ma tribu, l’homme reste fidèle à sa compagne. Ton offre ne nous intéresse pas.
– Tu ne veux pas devenir riche ?
Myria se serra contre Jehn. L’autre cherchait visiblement à le provoquer.
– Jehn ! Cet homme est fou !
– Ne crains rien. Même s’il m’offrait dix troupeaux, je n’accepterais pas.
Tout à coup, l’autre se leva et apostropha le jeune homme.
– Je t’ai posé une question !
– Tu perds ton temps, chef des Aurochs. Myria est ma compagne et le restera. Tu peux garder tes chèvres.
– Tu m’insultes ? Holà, compagnons, avez-vous entendu comment me traite ce pouilleux ?
Les autres renchérirent avec de grands rires troublés par l’alcool.
– Cela mérite une correction !
– Le jeune coq a besoin d’une leçon !
Jehn se leva à son tour. Il dominait l’homme d’une bonne tête. Impressionné, l’autre marqua un temps d’arrêt. Le jeune homme déclara d’une voix sombre :
– Les hommes ne se battent pas entre eux, Naam’hart. Sauf pour se défendre.
– Ou encore dans l’arène du Ster’Agor, riposta Naam’hart. Alors, je suis ton homme ! Si je te vaincs, ta femme sera à moi. Si tu es vainqueur, je t’offrirai le troupeau promis.
– Je ne veux pas me battre contre toi. Je ne suis pas venu pour ça.
– Tu refuses le défi. Serais-tu lâche ?
Jehn voulut répliquer. Mais le silence se fit soudain. Derrière eux était apparue la silhouette du kheung, qui observait la scène.
– Dravyyd, mon frère, l’apostropha Naam’hart, as-tu entendu ce que m’a répondu ce chien de chasseur ? Il refuse mon défi.
– Un homme d’honneur ne saurait en effet agir ainsi.
Le souverain se tourna vers Jehn.
– Naam’hart est le kheung de la nation des Aurochs, qui règne sur le territoire situé à l’orient de la Petite Mer. Il est notre invité et notre allié.
Jehn répliqua froidement :
– Cela n’implique pas qu’il ait le droit de prendre ma femme.
– Il n’a pas l’intention de te la prendre, mais de te l’acheter. Son offre me paraît plus que généreuse.
Le jeune homme s’insurgea.
– Mais on n’achète pas une femme ! Elle n’est pas un animal.
Naam’hart intervint.
– Chez nous, les femmes n’ont pas leur mot à dire. Si tu ne veux pas la vendre, alors, accepte mon défi !
Jehn se tourna vers le kheung, qui lui adressa un sourire hypocrite.
– Je crains que tu n’aies pas le choix, jeune chasseur ! Veux-tu que l’on proclame partout que les Loups sont des lâches ?
– Je ne suis pas un lâche, Dravyyd. Mais je ne suis pas venu pour me battre. Et ma femme n’est pas une marchandise.
– Je ne pensais pas que tu serais homme à reculer. Aurais-tu peur ?
Jehn fixa durement le kheung dans les yeux.
– Non, je n’ai pas peur ! Et je ne suis pas stupide non plus. Tu es de mèche avec cet individu, Dravyyd. Ce sont tes hommes qui m’ont installé à cette tablée. Alors, sois satisfait, je le rencontrerai, dès demain, dans le champ clos. Mais prends garde ! Je ne ferai aucun quartier à ton invité et allié. Tant pis s’il s’en tire avec quelques membres brisés !
Le kheung le foudroya du regard. Cet insolent osait le défier ! Mais les yeux d’émeraude du chasseur soutinrent son attaque sans faiblir. Ce fut lui qui finit par baisser le nez, mal à l’aise.
– Quelles armes choisis-tu ? gronda Naam’hart.
– Aucune ! Mes mains suffiront à te faire mordre la poussière. Les hommes ne doivent pas prendre les armes les uns contre les autres.
L’autre éclata de rire.
– Tu as encore beaucoup de choses à apprendre, jeune chasseur. Mais j’accepte. Quant à toi, ma belle, prépare-toi ! Demain, tu seras à moi.
Le regard lubrique qu’il lui adressa ne fut pas pour rassurer Myria.
– Viens, Jehn, rejoignons les nôtres. Cet homme me fait peur.
Ils quittèrent la table, sous les quolibets des Aurochs et le regard satisfait du monarque.
Cette nuit-là, ni l’un ni l’autre ne dormirent beaucoup. Le kheung avait préparé minutieusement son plan. La rencontre avec ce Naam’hart n’était pas fortuite. Jehn s’en était ouvert à son père, qui mit son fils en garde.
– Méfie-toi ! Les Aurochs sont renommés pour leur brutalité. Ils vivent dans les montagnes intérieures, au contact des tribus de Mangeurs d’hommes. Et le kheung soutient ton rival. Il accorde beaucoup d’importance à cette alliance.
– Pourquoi tient-il tellement à me défier ? Je ne suis pas venu au Ster’Agor pour me battre. Mais personne ne me prendra Myria. Dussé-je le tuer.
– Myria n’est pas seule en cause, mon fils. En vérité, le kheung tente d’asseoir son autorité par l’intermédiaire de ses hommes de confiance. Les temps ont changé depuis le règne de son père. Auparavant, le kheung était élu parmi les chefs des quarante-neuf tribus. Le père de Dravyyd, à la suite de manœuvres suspectes, a fait accepter la succession de son fils. Celui-ci veut créer une dynastie qui régnera sur toute la nation de la Petite Mer. C’est pourquoi il s’appuie sur des hommes comme ce Naam’hart, qui sont prêts à livrer combat aux clans rebelles. Dravyyd sait que nous ne sommes pas des guerriers, mais des chasseurs et des cultivateurs. J’ai appris que certaines tribus sont déjà soumises à son autorité. Il a infiltré chez elles des hommes armés, recrutés justement parmi les Aurochs et certaines tribus portées sur la violence. Ceux-ci n’ont d’autre tâche que d’exiger des parts de plus en plus importantes pour le kheung sur les récoltes et les fourrures. Ils ont créé un climat de peur dans ces villages.
« Mais ton exploit n’est pas passé inaperçu, au tumulus, l’été dernier. J’ai bavardé ce soir avec des amis. Beaucoup estiment que tu possèdes des pouvoirs qui feraient de toi un chef tout désigné pour mener la lutte contre le kheung si celui-ci voulait étendre ses prérogatives.
Il soupira.
– Les choses vont mal, mon fils. Dravyyd te considère désormais comme un ennemi à abattre, et il ne reculera devant rien. S’il pouvait te faire vaincre devant toutes les tribus rassemblées, il consoliderait son autorité. C’est pourquoi il est important que tu triomphes demain de Naam’hart. Non seulement pour Myria, mais aussi pour tous les hommes de notre nation. Cependant, méfie-toi. Ces hommes sont dangereux.
Jehn hocha la tête. Aalthus le prit par les épaules.
– Ne perds pas confiance en toi. Tu possèdes la force d’un ours. Tu peux vaincre le chef des Aurochs. Peut-être sont-ce les dieux qui t’ont envoyé pour nous protéger.
Il hésita, puis ajouta :
– Moi, je le crois. Tu es un envoyé des dieux, Jehn. N’oublie jamais que notre mère Gwanea te soutiendra.
Il serra son fils contre lui avec émotion.
Jehn ne parvenait pas à s’endormir. Tout à la joie qu’il éprouvait à se montrer en compagnie de Myria, il n’avait pas remarqué les modifications profondes qui s’opéraient dans le secret des villages. Et comment eût-il pu s’en apercevoir ? Il n’avait presque jamais quitté Trois-Chênes. L’année précédente, il était trop jeune pour se rendre compte de quoi que ce fût. Mais les paroles de son père lui ouvraient les yeux sur les visages tristes de certains des participants. Il revoyait les hommes armés de longs épieux, dévoués au kheung. Celui-ci voulait remettre en cause la tradition de liberté de la nation à des fins personnelles. Un violent sentiment de révolte le saisit. Chaque homme devait demeurer libre de ses actes et de ses pensées, et recevoir le juste prix de son travail. Dans le clan des Loups, chacun avait droit au respect, aussi bien les femmes que les hommes. Dravyyd était un orgueilleux, qui avait poussé la folie jusqu’à faire élever cette pierre gigantesque pour que les générations futures se souviennent de lui. À quoi cela lui servirait-il lorsqu’il serait retourné à la poussière ?
– Tu ne dors pas ? demanda la voix inquiète de Myria.
– Si, je vais dormir ! Et demain, je vaincrai cette brute. Aie confiance en moi.
Le ton qu’il avait employé la rassura un peu. Mais elle eut du mal à trouver le sommeil.